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Ileivàn Estebrièn
Ileivàn Estebrièn

Ileivàn Estebrièn

Chasseur
Civils
En brefIleivàn a vu le jour le 28 janvier 1179 (il y a 25 ans), sur les terres de Valonie.
Ses parents sont Maria Alva et Thomas Estebrièn, ayant aussi pour enfant(s) Alexandre et Aliza.
Il est actuellement célibataire, a pour enfant(s) Katia (4 ans) et réside principalement ici : une cabane dans les environs des mines d'Ursuia.

Ileivàn mesure 1.86m et pèse 80kg (IMC : 23.12).
Sa peau est naturellement claire, ses cheveux noirs et ses yeux bleu gris.
Physique
Tout dans l'apparence d'Ileivàn montre clairement son appartenance à la classe guerrière. Grand, en imposant par sa façon de se tenir, donnant l'impression qu'il maîtrise son environnement à la perfection, son corps est musclé par les exercices quotidiens au grand air et il passe difficilement inaperçu.
La plupart du temps il porte des tenues adaptées à son mode de vie, un pantalon en cuir pour la solidité, des bottes jusqu'aux genoux pour l'étanchéité, deux hauts en coton pour avoir suffisamment chaud ou pouvoir en déchirer un en cas de blessure et en faire des bandages de fortune, un troisième en grosse toile pour amortir les chocs, tout cela assorti d'un manteau variable selon les saisons. Autant dire qu'avec un tel équipement sa silhouette donne encore plus envie d'y réfléchir à deux fois avant de l'affronter.
En dehors de cela il porte ses cheveux mi-longs, un peu plus courts en été, lui arrivant aux épaules tout au plus alors qu'en hiver ils peuvent descendre jusqu'à ses omoplates.
Lorsqu'il lève ses yeux bleus vers son interlocuteur celui-ci est souvent perturbé par leur couleur tirant vers un gris argent à la fois fascinant et perturbant par la vivacité qu'il donne à son regard. Il fait l'effet d'un homme intelligent lorsqu'on le détaille bien que ses pensées soient souvent impénétrables tant qu'il ne les exprime pas.
Il se tient droit la plupart du temps et sa démarche est à la fois virile et souple, c'est le genre d'homme qui donne l'air d'être sûr de lui sans pour autant être arrogant. Lorsqu'il chasse par contre la discrétion est de mise, même s'il n'est pas avantagé par la nature pour disparaître aussi facilement qu'il le voudrait.
Il se rase au moins une fois tous les deux jours, il n'aime pas l'idée de ressembler à un ours même s'il a choisi de vivre loin de la civilisation. Il prend d'ailleurs relativement soin de son corps, beaucoup plus qu'on ne pourrait s'y attendre étant donné la vie qu'il a choisie.
Sa peau est ornée de quelques cicatrices, sur ses bras et ses jambes en particulier mais seules deux sont vraiment visibles, une trace de morsure sur son avant-bras droit et une autre évoquant une lame au dessus de sa hanche gauche.
Il parle plutôt bas en général, sauf quand il se fâche, auquel cas il n'hésitera pas à élever la voix.
Psychologie
Ileivàn est un homme relativement calme en général, mais pour autant il n'est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds quand le sujet lui importe.
Sérieux et réfléchi, il ne se lancera pas tête baissée dans des actions inconsidérées, mais pour autant il peut lui arriver d'avoir des sautes d'humeur sans qu'elles ne soient toujours prévisibles.

Autrefois très sociable, des événements graves l'ont renfermé et fait préférer la solitude. Il ne refusera pas d'aider quelqu'un qu'il estime en avoir vraiment besoin, mais il ne faut pas s'attendre à ce qu'il vous invite à dîner spontanément.
Il a sur la civilisation un regard très critique, mais pour autant il sait qu'il ne peut pas s'en passer et qu'un homme seul ne peut pas survivre sans abandonner une partie de son humanité, ce qu'il refuse de faire. La présence de sa fille l'oblige aussi à se montrer plus amical, et vous pourrez constater une différence dans son comportement selon que vous le voyiez seul ou avec elle.

Il se soumettra difficilement à l'autorité, sauf s'il estime qu'elle offre un meilleur moyen de survie ou qu'elle est légitime. En somme sa soumission se fera au cas par cas et selon ses propres valeurs, et il est inutile d'espérer lui imposer quoi que ce soit s'il n'estime pas que ses connaissances sont inférieures à celui qui le tente.
Ce n'est pas non plus un rebelle dans l'âme, mais si quelque chose ne lui plaît pas il s'en ira plutôt que d'obéir.

Contrairement à ce que son apparence pourrait laisser craindre, il préfère généralement la discussion à l'affrontement physique. Cependant il n'hésitera pas à user de force s'il pense que cela lui donnera un avantage contre une personne peu scrupuleuse. Dans de tels moments il peut lui arriver d'être très dangereux et de se moquer de la vie de la personne qu'il menace.

Une dernière chose à savoir sur Ileivàn : s'il prend qui que ce soit à avoir ne serait-ce que l'idée de faire le moindre mal à sa fille il le traquera et le tuera ou s'assurera qu'il soit suffisamment amoché pour regretter d'avoir eu une mauvaise idée. Même s'il peut se montrer calme, prévenant et avoir de bonnes manières, faites donc bien attention à ne pas le contrarier.
Objectifs
Survivre, et peut-être même vivre. Voilà deux concepts qui lui ont semblé un temps impossibles, lorsqu'il a perdu sa femme.
Aujourd'hui il parvient à faire le premier, mais le second reste pour lui un objectif difficile à imaginer.
Il a également à cœur d'améliorer son domicile pour permettre à sa fille de vivre dans les meilleures conditions possibles, et pour cela il sait qu'il doit chaque année réaliser un certain chiffre d'affaires en vendant les produits de sa chasse. Il espère être un bon père pour elle, et à terme la voir s'épanouir dans un métier qu'elle aimera.
Pour lui-même un peu de confort suffit, même s'il aime améliorer son lieu de vie.
Par contre même s'il n'en parlera pas spontanément il espère à terme trouver une autre mère pour Katia... Il n'est pas encore prêt, mais il sait que c'est le mieux pour elle, et même s'il ne veut pas se l'avouer il sait qu'il est fait pour vivre avec quelqu'un et non pour rester seul toute sa vie.
Divers
Son arme de prédilection est un grand couteau de chasse, mais il sait également manier l'épée et le bouclier compte tenu de son passé. L'arc et les flèches lui sont habituels, même s'il les trouve trop encombrants et n'aime pas le fait que les flèches ne puissent être qu'en nombre limité.
Il aime le bleu, est méfiant envers la magie et les créatures qui semblent trop bienveillantes et est très sensible à la beauté d'un homme ou d'une femme.
Malgré son veuvage si quelqu'un lui plaît il ne sera pas trop difficile de le décider à passer à l'action. Il ne cherchera aucune relation à long terme dans un premier temps mais les plaisirs physiques sont un peu son point faible, il les aime et a du mal à s'en passer.
Il a un chien-loup qui tient plus du loup que du chien et qu'il laisse avec sa fille dès qu'il doit partir chasser. Il adore les chevaux et aimerait en avoir un mais il a peur qu'il lui arrive quelque chose et se sert donc d'un âne (Charles-Henri) pour atteler sa petite charrette quand il va en ville.


Pouvoir/objet magique : Il porte au cou une pierre enchâssée grâce à laquelle aucune magie, quelle que soit sa nature, ne peut l'atteindre. Cependant pour l'instant cet objet ne neutralise que les formes basiques de magie, lorsqu'elles sont puissantes il est inefficace. Lorsque la pierre s'active elle luit, plus ou moins intensément selon l'intensité de la magie bloquée. Pour cette raison Ileivàn la garde généralement cachée sous ses vêtements.
Evolution prévue : Son talisman lui permettra de bloquer la plupart des magies mais aussi de les renvoyer partiellement vers leur utilisateur.
Histoire
Ileivàn est né à Mahil, d'un père commerçant en vins et d'une mère camériste, un mélange assez improbable.
Maria était de petite noblesse mais troisième fille de la famille et donc pourvue d'une faible dot. Cependant sa beauté la rendait suffisamment digne d'intérêt pour les hommes de son entourage, ce qui finit par déplaire fortement à la noble dame qu'elle servait.
Afin de se débarrasser du problème sans créer de scandale, cette dernière arrangea donc un mariage avec Thomas Estebrièn, riche bourgeois dont l'épouse était morte en couches un an plus tôt, un homme d'une carrure imposante, doué en affaires mais ayant la réputation d'être non seulement intraitable mais aussi très peu enclin à la compassion. Cependant sa richesse en faisait un bien meilleur parti que ce à quoi aurait pu prétendre Maria en considérant son patrimoine, aussi personne ne trouva de raison de s'y opposer, et les parents de la jeune femme encore moins.
Et même si Maria n'était pas enchantée de cette décision qu'on prenait à sa place elle s'y plia, car elle n'était pas femme à chercher la confrontation. Ainsi elle épousa un homme déjà doté d'un fils, Alexandre, alors âgé d'un an.
Très naturellement elle attendit son premier enfant dans un délai raisonnable, et Ileivàn naquit deux ans après Alexandre.
Dès sa venue au monde Ileivàn ressembla à sa mère sur de nombreux points, arborant une chevelure d'un noir profond et une peau assez pâle mais  aucunement maladive, et à l'âge où de nombreux enfants perdent la couleur bleue des iris spécifique aux bébés la sienne se para de l'argent qui chez sa mère avait séduit beaucoup d'hommes seulement en leur offrant ce regard au bleu métallique.
Son père se sentit extrêmement frustré de ne pas voir chez son fils la teinte blond-roux de ses cheveux et le brun de ses yeux, et durant presque toute l'enfance d'Ileivàn il douta d'être son père, allant même jusqu'à accuser parfois son épouse ouvertement de ce genre de tromperie.
Malgré cela il lui offrit la même éducation qu'à son fils aîné, ne voulant pas pointer du doigt ce qu'il imaginait être la trahison de sa femme. Pourtant, bien que le garçon bénéficie des mêmes professeurs et du même confort matériel, il était évident que son père avait du mal à l'aimer, et lorsque Thomas emmenait Alexandre dans un endroit où on les verrait ensemble il trouvait toujours une excuse pour laisser Ileivàn chez eux.
La différence s'accentua d'autant plus lorsque naquit Aliza, deux ans après Ileivàn, cette dernière ayant le blond-roux des cheveux de son père et quelques taches de rousseur caractéristiques de la branche paternelle.
A cause de quelques indiscrétions de domestiques, Ileivàn sut assez tôt de quoi l'accusait son père pour le priver de l'amour qu'il offrait à ses autres enfants, mais son jeune âge l'empêchait de savoir ce qu'il devait en penser précisément. Il savait qu'il n'était pas fautif et doutait que sa mère le soit mais rien ne lui permettait d'en être sûr. Longtemps il garda son trouble à ce sujet pour lui, puis lorsqu'il eut dix ans il se confia à Alexandre, ayant avec lui des relations relativement bonnes bien que l'enfant fasse souvent preuve de la même intraitable autorité avec ses cadets que leur père le faisait avec ses subordonnés.
Ce dernier lui dit clairement qu'il pensait qu'il n'était pas son frère, mais que son devoir était de le faire croire pour ne pas gêner son père. Cette révélation bouleversa Ileivàn à tel point qu'il n'en dormit pas durant deux nuits, effrayé à l'idée que brusquement Thomas décide de le rejeter parce-qu'il n'était pas son fils. Sa mère, le voyant épuisé, l'interrogea autant que faire se peut, et l'enfant finit par lui avouer son inquiétude.
Elle fut naturellement bouleversée que son fils puisse croire une telle chose, et lui jura qu'il était bien le fils de son époux, et que s'il ne lui ressemblait pas encore il finirait en grandissant par prendre davantage ses traits.
Elle le supplia également de ne jamais évoquer le sujet devant Thomas, craignant qu'il ne se mette en colère et ne terrorise son fils tant aimé.

Puis l'adolescence frappa Ileivàn comme tout garçon destiné à devenir un homme, et ses traits s'accentuèrent, son corps devint peu à peu celui qu'il serait à l'âge adulte. Alors qu'Alexandre était resté relativement fin son cadet eut bientôt une carrure plus athlétique, ce qui le fit davantage ressembler à son père, de même que sa voix devenant plus grave et quelques traits de son visage, et en particulier son nez, qui chez sa mère était légèrement en trompette et qui chez son père était très droit, une différence qui ajouta du poids à cette paternité longtemps mise en doute. On commença à dire qu'il ressemblait à son père, si bien que ce dernier s'interrogea sur ce qu'il avait tenu jusque là pour une conviction.
Il eut alors une longue conversation avec son épouse, qui le convainquit d'emmener Ileivàn lors d'une de ses sorties plutôt qu'Alexandre, et d'écouter ce qu'on en dirait. Thomas y réfléchit longuement, puis se décida.
Le résultat l'emplit de fierté au lieu de le plonger dans la honte dont il s'était toujours cru victime. Ayant délaissé ce fils qu'il ne pensait pas être le sien il ne s'était pas intéressé à ses progrès et n'avait suivi son apprentissage que pour s'assurer qu'il ne ruinait pas la réputation de sa maison. Il s'avéra qu'il était digne de lui, que sa conversation était très honorable pour un adolescent, et qu'il comprenait rapidement ce qu'il voyait ou entendait. Dès lors Thomas traita cet enfant comme n'importe lequel des siens, et l'emmena dans ses affaires aussi bien qu'Alexandre. Ce dernier vint d'ailleurs s'excuser auprès de son demi-frère, et, trop heureux de ce retournement de situation, Ileivàn lui pardonna son ancienne conviction.

Lorsqu'Ileivàn eut seize ans, il participa avec le reste de sa famille à une fête donnée par un des partenaires commerciaux de son père, et si cette dernière n'eut rien d'extraordinaire en elle-même elle le fut pour lui car il y rencontra Eleina, qui lui plut très rapidement par son esprit vif et pour sa beauté. Elle avait six mois de plus que lui mais cela ne lui importait pas, il passa une grande partie de la soirée à parler avec elle, mêlant quelques compliments de jeune séducteur aux réponses qu'il lui faisait concernant la politique et l'économie du pays, des sujets dont débattaient tous les commerçants soucieux de leurs affaires.
Il lui plut, et l'histoire aurait pu être simple, mais elle ne le fut pas.
Car si Ileivàn avait remarqué l'adolescente il en était de même pour Alexandre, qui dès qu'ils furent de retour à la demeure familiale le pressa de questions à son sujet. Croyant que son frère s'intéressait indirectement à lui Ileivàn lui répondit sans mal, mais Alexandre cherchait surtout des renseignements pour s'avantager dans la course qu'il s'imaginait devoir mener.
Et à dix-huit ans, le jeune homme en savait bien plus sur ces jeux que son cadet. Il savait que le plus important pour arriver à ses fins était de séduire d'abord les parents, sans qui il était impossible de conclure.
Encore cantonné à ses études et à son entraînement militaire Ileivàn ne put comme Alexandre courtiser les parents de la belle et converser avec elle à loisir, il ne revit d'ailleurs Eleina que deux mois après leur première rencontre, et ce fut pour constater qu'elle rougissait devant son frère et le laissait s'approcher un peu plus que nécessaire, même si les bonnes manières étaient conservées. Il en fut si scandalisé qu'il manqua de quitter la fête, mais ne voulut le faire sans avoir parlé à la jeune fille.
Il s'arrangea pour la prendre à part, et lui posa abruptement la question de sa préférence.
Eleina devint alors rouge de honte et de colère, et lui assura qu'elle n'aimait pas son frère mais que leurs parents avaient déjà décidé pour eux et qu'elle ne pouvait rien y faire. Choqué Ileivàn assura qu'il parlerait à son père, mais son aînée répliqua qu'il ne pourrait rien faire, que leur avenir était déjà tracé.
Ce soir-là Ileivàn se disputa violemment avec son frère, et le lendemain il eut avec son père une discussion très animée. Il n'obtint pour autant pas gain de cause. Eleina provenait d'une famille assez riche bien que moins que la leur, Alexandre hériterait de la majorité de la fortune de son père, son intérêt était avec l'aîné des enfants et non avec un cadet qui n'était pas même encore un homme.
Même si Thomas aimait désormais son deuxième fils autant que le premier, peut-être même un peu plus pour rattraper le temps perdu, il lui expliqua posément les choses, et refusa d'écouter la raison du cœur. Pour lui Eleina faisait seulement semblant de ne pas vouloir, comme beaucoup d'autres femmes d'après lui, et ce n'était pas une raison pour annuler un arrangement déjà bien avancé, d'autant plus, comme il le rappela à son cadet, qu'il ne connaissait pas la jeune femme au point de pouvoir affirmer qu'il l'aimait de façon aussi irréversible.
L'adolescent menaça de quitter la maison, mais son père balaya cette phrase d'un geste. Il avait chez lui un confort qu'aucune autre place ne lui assurerait, un héritage, une réputation, et plus encore il ne ferait jamais un tel mal à sa mère. Ileivàn s'en alla en claquant la porte et se réfugia dans sa chambre, qu'il mit dans un désordre reflétant sa colère et son désespoir. Son père avait raison, il ne pouvait pas faire un tel mal à sa mère pour une femme, et une femme qui, comme son géniteur le lui avait rappelé, ne lui était pas si familière que son cœur voulait le lui faire croire.
Il ne quitta pas la maison. Et six mois plus tard, il assista aux fiançailles de son frère et d'Eleina. Il s'efforça de se montrer poli, mais sur son visage une expression glacée témoignait de son ressentiment. Il desserra à peine les lèvres et seulement par obligation, mais il laissa faire.


Lorsqu'Ileivàn eut dix-huit ans beaucoup de choses changèrent pour lui. Alexandre épousa Eleina, ce qui l'obligea à assister à la cérémonie et à entendre les gens dire à quel point ils formaient un beau couple, et son frère déménagea pour vivre avec elle dans une demeure financée par leurs parents respectifs. Ileivàn devint donc le plus âgé des enfants de la maison, et dans le même temps la plupart de ses enseignements théoriques cessèrent, au profit de l'expérience acquise sur le terrain en suivant son père dans ses négociations. Restaient encore quelques cours chaque semaine pour parfaire son éducation mais ils n'occupaient désormais plus la majorité de son temps.
Son père lui accorda également plus de temps libre, durant lequel il avait désormais le droit de quitter la maison sans en demander la permission lorsqu'il n'avait pas d'obligations. Thomas était en effet persuadé qu'un homme devait dès le début de sa vie d'adulte faire ses propres expériences sans être perpétuellement guidé, rencontrer d'autres personnes que celles fréquentées par la famille, et même faire quelques erreurs pour apprendre à ne plus en faire.
Et si le jeune homme mit à profit ce temps privilégié, ce fut en grande partie pour aller voir Eleina lorsqu'il savait qu'Alexandre n'était pas chez eux. Sa passion ne s'était pas éteinte en dépit du mariage de la jeune femme, bien au contraire, il nourrissait pour elle des sentiments qu'il pensait profonds, toujours révolté par cette union où elle n'avait eu son mot à dire.
Au début cependant il ne l'embarrassa pas de ses sentiments, ne voulant la mettre mal à l'aise ou en porte-à-faux avec son mari, se contentant de lui témoigner son amitié. Cela dura six mois, puis il comprit qu'Alexandre la maltraitait. Au début ce ne furent que des signes infimes, qu'il prit pour des inventions de son esprit ne pouvant admettre leur mariage, mais peu à peu il parvint à la faire parler, et elle avoua que la raison de la colère de son époux était l'absence d'un enfant en son ventre. Il rejetait la faute sur elle, disant qu'elle le faisait exprès pour le contrarier, et selon elle avait des paroles de plus en plus mesquines chaque jour. De fil en aiguille Ileivàn s'en rapprocha pour mieux la consoler, et deux mois plus tard il lui avoua qu'il l'aimait toujours, et elle lui répondit qu'elle l'avait toujours su. Il s'enflamma rapidement quand il comprit que ses sentiments étaient réciproques, et décida qu'ils partiraient pour vivre loin de cette ville. Dès lors il prépara soigneusement leur départ, choisissant leur destination, prévoyant les moyens d'y parvenir, réfléchissant à la vie qu'ils pourraient avoir loin de la protection de leurs parents et du confort matériel qu'ils leur procuraient. Il réfléchit également beaucoup à ce qu'il dirait à sa mère, puis jugea préférable de lui laisser une lettre lui expliquant tout.
A aucun moment il n'imagina parler à son frère ou à son père de la situation. Il les pensait incapables de le comprendre, et savait par avance que jamais le mariage ne serait rompu à son profit, on préférerait l'éloigner pour qu'il cesse d'avoir ce genre d'idée.


Ainsi, deux mois après ses dix-neuf ans, Ileivàn quitta le domicile familial en pleine nuit, laissant une lettre dans l'antichambre de sa mère. Eleina devrait le rejoindre trois jours plus tard dans un moulin à l'écart de la ville, puis ils partiraient suffisamment loin pour que personne ne puisse les retrouver.
Le plan fonctionna, et les deux jeunes gens goûtèrent bientôt à une liberté teintée du remord d'avoir dupé leurs parents, qui pourtant leur avaient fourni tout le confort nécessaire pour vivre heureux jusque là.
Quelques jours à peine après leur échappée ils concrétisèrent leurs vœux dans la chambre d'une auberge, un peu maladroitement, Ileivàn étant jusqu'alors inexpérimenté et Eleina n'ayant jamais appris qu'à subir de telles choses.
Il va sans dire qu'ils rattrapèrent leur maladresse de nombreuses autres fois tandis qu'ils cheminaient, et si les remords persistaient en eux ils se rassuraient en se promettant d'écrire à leurs parents dès qu'ils seraient à bonne distance, pour leur assurer qu'ils allaient bien sans pour autant leur indiquer leur localisation.

Avant de partir Ileivàn, en préparant leur voyage, s'était renseigné sur les moyens de rompre le mariage d'Eleina. Si lui-même se moquait du lien religieux créé avec son frère, il savait qu'il n'en serait pas de même pour la jeune femme, à qui cette marque, faite à son poignet gauche, rappellerait les mauvais traitements de son premier mari. En outre, si Ileivàn se moquait de l'aspect religieux ou de ce que pouvaient penser les gens d'une seconde union, voir cette marque au poignet de la femme qu'il aimait alors qu'elle n'était pas symbolique de leur amour lui rappelait trop la trahison de son frère. Naturellement Eleina portait toujours un large bracelet de fils tressés à chaque poignet pour cacher cette marque par ce qu'on pouvait imaginer être un signe de coquetterie, mais il n'en restait pas moins que la voir disparaître à jamais de sa peau serait un soulagement.
Ils se dirigèrent donc vers un petit village relativement isolé, puis là jusqu'à la maison d'un homme à l'écart de la communauté, un mage ayant décidé de vivre reclus et dont Ileivàn avait entendu parler des mérites dans le domaine qui le préoccupait. Avant de procéder au retrait du lien l'homme exigea de connaître toute leur histoire, car il était de ceux pour qui l'argent n'est rien sans morale, et il refusait d'aider qui que ce soit sans une bonne raison, même contre toute la fortune du monde.
A la fin de leur longue entrevue il se montra compatissant, et assura qu'il romprait le lien contre une somme seulement symbolique.
Quelques jours plus tard Eleina était libre de toute trace d'asservissement, même si son esprit devrait rester à jamais marqué par sa mésaventure. L'émotion des jeunes gens devant cette bénédiction toucha le mage, mais il ne les chassa pas moins, leur rappelant que ce qu'il faisait n'avait rien de banal et que même s'il avait quelques sympathisants dans le village il ne voulait personne dans ses parages qui puisse rappeler de quelle façon il aidait à l'encontre des principes religieux.
Le couple quitta donc les lieux sans attendre, et reprit la route, ravi du résultat de son séjour dans ce coin perdu.

Durant les jours qui suivirent, Ileivàn discuta beaucoup avec Eleina de son envie de l'épouser. Pour lui il n'y avait rien de plus normal et de plus légitime à contracter un mariage éternel puisque cette fois ils partageaient un amour sincère, il n'avait jamais imaginé vivre avec elle sans l'épouser, mais il n'en était pas de même pour elle. Avoir été forcée à contracter un mariage hypocrite et l'obligeant soi-disant à être éternellement fidèle à un homme qu'elle n'avait pas choisi sous peine d'être rejetée l'avait dégoûtée de la religion, et même si Ileivàn argumenta en lui disant que cette fois leur lien serait véritable et sincère il ne parvint pas à obtenir gain de cause, même si son cœur en fut alourdi. Régulièrement il observait son propre poignet, celui de sa compagne après leurs moments les plus intimes, et se désolait de ne pouvoir un jour y voir la preuve de son amour. Eleina finit par comprendre que si elle ne voulait pas peiner davantage l'homme qui lui avait offert la vie dont elle avait rêvé il lui fallait faire un compromis. Elle évoqua alors une possibilité, entendue dans un village un peu par hasard, celle de créer un lien particulier, issu de la magie alliée à l'herboristerie, et permettant de laisser une trace visuellement semblable à celle de l'union religieuse, mais différente dans son fonctionnement. Cette idée émanait d'un courant religieux déviant de la doctrine principale en Valonie, plus modéré et s'étant ainsi fait de nombreux adeptes, même si personne n'osait se montrer au grand jour à cause des répressions qui ne tarderaient sans doute pas. Les personnes capables de créer de tels liens étaient encore plus difficiles à trouver que celles pouvant ôter ceux des mariages religieux, mais Ileivàn fut heureux qu'Eleina lui offre une possibilité pouvant leur convenir à tous les deux.
Dès lors ils commencèrent une nouvelle quête, qui dura plusieurs mois mais leur permit enfin de s'unir selon leurs désirs. Ils porteraient désormais une marque que tous pourraient reconnaître mais qui s'effacerait d'elle-même soit dans le cas où l'amour pour l'autre s'efface complètement, soit petit à petit à la mort de l'autre, jusqu'à devenir invisible au bout d'un an. Ileivàn en avait le cœur serré en imaginant perdre sa marque si Eleina mourrait, mais il savait qu'elle n'accepterait jamais la trace définitive laissée par les prêtres, aussi pria-t-il chaque jour à sa manière pour qu'elle vive plus longtemps que lui.

Suite à cela ils s'installèrent dans la ville de Senyam conformément aux plans d'Ileivàn. Le jeune homme y trouva rapidement une place de capitaine dans les forces armées, son éducation et son habileté aux armes lui permettant d'y être accepté sans mal, et deux mois plus tard Eleina entra au service d'une riche bourgeoise, lui servant principalement de dame de compagnie.
Les jeunes époux ne pouvaient beaucoup se voir du fait de leurs emplois, mais ils leur offraient une vie stable et convenable, si bien que ce désagrément ne les gênait pas outre mesure.
Enfin, lorsqu'Ileivàn eut un peu plus de vingt ans, Eleina lui annonça qu'elle attendait un enfant. Cette vie était une surprise à laquelle ils ne s'attendaient pas, ayant cru que la jeune femme ne pouvait enfanter à cause de l'insuccès d'Alexandre, aussi la prirent-ils comme un cadeau inestimable et s'en réjouirent-ils chaque jour.
Lorsque le terme arriva ils héritèrent d'une petite fille, aussi blonde que sa mère, en parfaite santé, qu'ils appelèrent Katia en hommage à sa grand-mère maternelle.

Durant trois ans ils vécurent dans un bonheur que peu de choses venaient troubler, Ileivàn progressant au sein de la hiérarchie militaire jusqu'à devenir Commandant. Bien sûr le conflit avec l'Occinaru s'étendant peu à peu dans les plaines de Zaalys les inquiétait, mais Ileivàn avait été choisi pour rester avec la garde de la ville, aussi ne risquait-il pas de mourir sur un champ de bataille. S'il n'avait pas eu sa femme et sa fille il se serait porté volontaire pour se battre aux côtés des soldats, mais elles étaient toute sa vie et son bonheur quotidien et il ne concevait pas de les quitter alors qu'on souhaitait véritablement qu'il reste.
Malheureusement, alors qu'à Senyam comme dans d'autres villes du nord de la Valonie on croyait que l'Occinaru ne franchirait jamais les bois de Caastial, les ennemis aux dragons les franchirent, plus encore ils les brûlèrent. Lorsque la nouvelle leur parvint, Ileivàn fut tiraillé entre son envie de se dépêcher sur le front, et celle de continuer à tenir la ville. Il s'en ouvrit à son supérieur, et celui-ci fut formel, il devait rester et défendre Senyam si elle venait à être attaquée. Les Occinariens se dirigeraient en priorité vers Loriasyl, et il était possible que Senyam serve temporairement d'abri à la famille royale, il était de leur devoir de rester à leur poste pour assurer leur sécurité.

Puis Senyam fut à son tour la cible de l'armée occinarienne. Ileivàn fut dépêché à la défense de la ville, malheureusement l'affrontement tourna au désavantage des défenseurs, et rapidement la cité, désormais mal protégée, fut prise d'assaut. Voyant le danger le jeune homme partit avec un groupe d'hommes encore valides à la poursuite des pillards, et les dirigea tant bien que mal vers sa maison tout en combattant contre ces hommes, perdant les siens au fur et à mesure de leur avancée dans la ville mise à feu et à sang.
Il finit alors par se rendre compte qu'ils ne pouvaient empêcher l'inévitable, et ne pensa plus qu'à son épouse et à sa fille. Il autorisa ses hommes à rompre les rangs, et se précipita vers sa maison, parvenant après quelques centaines de mètres à arrêter un cheval ayant perdu son cavalier pour l'enfourcher et galoper jusqu'à sa rue.
Ce ne fut que pour constater qu'il était trop tard. Les pillards avaient trop d'avance sur lui, bien plus nombreux, et sa porte avait déjà été forcée. Il sauta à bas de sa monture et se précipita dans la maison, où s'attardaient encore trois soldats adverses. Ces derniers n'avaient que des blessures minimes alors que lui-même avait reçu un coup à la tête qui avait fait couler le sang en bonne quantité, mais en les voyant chez lui il entra dans une rage si terrible qu'il les massacra tous les trois. Il chercha ensuite Eleina et Katia, les appelant, mais toutes les pièces étaient vides.
Il ressortit de la maison, rattrapa son cheval qui cherchait déjà à quitter cet enfer, et galopa vers la maison d'un couple d'amis, chez qui il imaginait que son épouse avait pu se réfugier avec leur fille. Il dépassa des groupes combattant tant bien que mal les soldats ennemis, donna des coups d'épée lorsqu'une tête adverse passait à portée de lame, et arriva dans la maison de leurs amis alors que sonnaient les trompettes de la reddition.
Encore une fois la porte avait été forcée, et il entendit le cri déchirant d'une femme à l'étage. Non loin du seuil, dans le hall d'entrée, gisait sur le ventre le corps du père de famille et celui de son fils aîné, seulement âgé de seize ans. Ileivàn ne prit pas le temps de s'y arrêter même si l'horreur le frappa à cette vision, et courut à l'étage, pour y trouver quatre hommes, ayant perpétré un sanglant massacre sur les femmes et enfants de la maison. Et, les cheveux serrés par les doigts de l'un d'eux, Katia pleurait et appelait sa mère, dont le corps ensanglanté ne serait plus jamais en vie.
Encore une fois la rage s'empara d'Ileivàn, mais cette fois elle était bien plus violente, car ces hommes avaient osé commettre l'irréparable. Il tua trois d'entre eux dans d'atroces souffrances, mais le quatrième parvint à le blesser très gravement au dessus de la hanche gauche, puis à le mettre hors d'état de nuire.
Ce fut alors qu'enfin, mais bien trop tard pour Eleina, bien trop tard pour ne pas irrémédiablement changer la vie d'Ileivàn, d'autres hommes intervinrent pour arrêter le massacre. Le commandant ne put les identifier, ayant perdu trop de sang, et perdit connaissance quelques secondes après leur arrivée.


Deux jours plus tard Ileivàn reprit connaissance. On l'avait soigné efficacement, et même s'il restait très faible ses jours n'étaient pas en danger. Des renforts, arrivés au moment de la capitulation, avaient changé la donne. La ville était à nouveau libre, mais nul ne savait pour combien de temps, car la guerre ne semblait pas pouvoir offrir d'issue favorable. Ileivàn se rendit compte qu'il s'en moquait. Qu'elle appartienne à qui la voudrait, la ville lui avait coûté Eleina et il la haïssait désormais.
Il se laissa soigner jusqu'à pouvoir marcher sans aide, pour Katia, puis profita de ce qu'on ne le surveillait pas pour prétexter emmener sa fille en promenade et quitter la ville avec ce qu'il avait pu rassembler de ses biens, laissant derrière lui sa tenue de commandant. Son cœur se serrait douloureusement à l'idée de ne pouvoir se recueillir sur la tombe de son épouse, mais il ignorait même si elle avait eu droit à une tombe avec son nom tant le chaos avait régné après la bataille.
Les jours et les nuits furent longs durant son voyage, il lui fallut de nombreuses fois bercer Katia en lui assurant que tout irait bien sans savoir s'il le pensait réellement, puis il trouva un endroit qui lui parut convenir pour y vivre désormais.
Une clairière avec un ruisseau assez large, sur une terre riche près des montagnes, non loin d'un village de mineurs. Là, suffisamment loin de la civilisation, il n'aurait pas à connaître une deuxième fois les horreurs de la guerre. Que le pays se rende ou non lui était égal, seul comptait sa fille et pour sa sécurité elle devait se tenir loin des hommes qui avaient tué sa mère.
Il construisit une cabane, achetant un peu de matériel au village, recueillit un jeune chien-loup qu'on avait dû confondre avec un loup et qui avait été blessé à l'épaule gauche, le soigna et s'en fit un allié.
Il se fit chasseur, noua quelques relations dans le village, dont une vieille femme qui accepta de garder sa petite fille lorsqu'il s'absentait plus d'un jour. En un an le fier commandant heureux de vivre et sociable se mua en un chasseur économe en paroles et en bonnes intentions, un peu sauvage, prêt à tuer n'importe qui pour protéger sa fille.
Ce fut l'année la plus dure de sa vie, mais il tint bon pour Katia, fit des projets pour elle.
A présent son passé doit faire place à son avenir, dans une nouvelle page de son existence. Peut-être guérira-t-il de ses profondes blessures, ou peut-être en sera-t-il éternellement tourmenté, mais personne ne l'empêchera d'être le meilleur père dont il soit capable pour sa fille.
Quelques mots sur Evana

C'est parti pour jouer !

Sa fréquence de réponse : Haute
Son expérience du rp : Habitué
Autre(s) personnage(s) : Evaline Eieven
 

Ileivàn Estebrièn, Chasseur de 25 ans

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