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La Conteuse
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La Conteuse
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MessageHistoire hérialienne
Histoire hérialienne EmptyJeu 9 Juil 2015 - 18:46



Histoire hérialienne

Fondation du royaume

Pourquoi perdre par la guerre ce qu'on peut gagner par le commerce ?
Marcelin Ly'Sabel, noble commerçant d'Al'Karyn, 852.


Notre nation est en effet une nation bien plus axée sur le commerce que l'Occinaru ou la Valonie, qui ont des guerriers plus fiers qu'il ne le faudrait parfois.
Mais nous résumer à ce seul commerce serait une offense que peu d'Hérialiens seraient prêts à tolérer.
En effet nous avons également développé le raffinement des arts et des manuels de sciences que les autres peuples nous envient, et si nos guerriers sont moins nombreux ils n'en sont pas moins terribles que ceux de Valonie.

Tout commença avec Sybelin Hémani, notre fondateur et celui qui fut notre roi durant trente-deux ans, avant de céder la place à l'un de ses plus proches généraux.
Le territoire au sud du mont Capricorgnus et à l'est de l'Altla avait été particulièrement touché par le départ ou l'extinction des autres civilisations, et il fallait poser de nouvelles bases, qui le furent à Than en 692.
Si notre royaume fut le troisième à être fondé officiellement, c'est principalement parce-que les clans qui le composaient ne virent d'abord pas de raison de conclure plus que des accords commerciaux et pacifiques.
Mais, voyant que l'Occinaru se développait en tant que nation et entendant des rumeurs sur l'expansion de la Valonie, ils jugèrent bientôt plus opportun de se rassembler sous une même bannière.
Sybelin fut choisi parce-qu'il était réputé être le plus sage mais aussi le plus volontaire pour mener l'ensemble des hommes vers un but commun.
Dès le début Than fut désignée comme la capitale de l'Hérial, si bien que son développement fut considérablement plus rapide que celui des autres cités.



Essor

Rapidement plusieurs villes furent fondées ou agrandies.

Trois mois après la fondation du royaume il y eut Al'Karyn, une ancienne cité d'Angelins et de Nahins où les Hommes étaient autrefois extrêmement rares, et qui fut investie par l'un des clans d'Hérial.
Si le désert était un environnement particulièrement hostile avec ses tempêtes de sable, ses zones où l'eau était inexistante et où la végétation était réduite à quelques mousses sur des roches, cette vaste cité fortifiée possédait trois oasis luxuriantes, qui lui permettaient de prospérer au cœur du désert de Shaural comme nulle autre ville ne l'aurait pu.

Puis deux mois plus tard Pépire, ancienne cité Nahine fut à son tour investie, et depuis cette dernière des mines furent exploitées le long du mont Capricorgnus, permettant l'extraction de minerais capitaux pour l'extension du royaume.

Ainsi les principaux clans avaient trouvé une terre d'ancrage, mais il en restait un, plus petit mais formé d'hommes non moins courageux, qui décida de partir vers l'est, vers les forêts de Cydiale, d'incroyables réserves d'arbres fruitiers uniques sur le continent, ayant un temps servi de refuge aux Angelins et aux Elfes.
Depuis leur disparition ces terres étaient devenues plus sauvages encore, si bien qu'elles avaient été laissées à l'abandon, inexploitables. Les courageux hommes du clan En voyagèrent jusqu'à ces contrées, et y établirent un camp de base à l'endroit où l'Ylfe se divise en deux bras avant de continuer sa route à travers ces vergers naturels.
Petit à petit, parfois avec l'aide de mercenaires, ils pacifièrent la région, et purent s'enfoncer plus loin dans les bois, suivant l'Ylfe.
Ils fondèrent alors, en 694, Ylang-En, Ylang étant proche d'un mot d'une prononciation similaire en elfique et en angelin, incluant des notions d'arbre-maison, de camp important ou de graine de vie selon le contexte. Grâce à son environnement de mieux en mieux maîtrisé Ylang-En devint rapidement une ville importante, fournissant non seulement l'Hérial mais également l'Occinaru et parfois même la Valonie en fruits.

Plusieurs villages furent restaurés ou bâtis durant les trois ans qui suivirent, tandis que le pays s'organisait politiquement.
Malheureusement, si le royaume prospérait des dissensions furent également inévitables, parfois à cause d'avidités trop grandes, parfois pour des idéaux différents émanant d'hommes aux convictions inébranlables.
Ainsi Pépire fut l'objet d'une grave crise en 705, qui finit par diviser la population en deux clans rivaux, allant jusqu'à désorganiser les chaînes de production.
D'un côté se trouvaient principalement les mineurs, voulant davantage de droits et obtenir plus de bénéfices de leur travail, et de l'autre côté les responsables des fonderies et des forges, qui estimaient que leur savoir-faire devait lui aussi être valorisé, car sans eux la ville n'aurait pas été aussi riche.
Malheureusement ils n'attendirent pas tous la décision politique de Than concernant cette crise, et certains, des deux côtés, prirent les armes pour des affrontements terribles.
Les délégués du roi, arrivant en pleine guerre civile, furent scandalisés par le comportement de ces hommes, et dépêchèrent immédiatement un messager vers la capitale, pour qu'elle envoie des troupes capables de calmer ceux qui étaient devenus des criminels.
Hélas une distance de plus de cinq cent cinquante kilomètres séparait la capitale de la ville de montagne, et mobiliser des troupes suffisantes ne pouvait se faire en deux jours.
Ainsi durant près de deux semaines la ville fut mise à feu et à sang, ses habitants pour la plupart horrifiés se terrant chez eux en priant pour que leur maison ne soit pas la prochaine à subir la folie des émeutiers.
La milice agissait aussi bien qu'elle le pouvait, mais elle était trop peu nombreuse, car les habitants de l'Hérial n'avaient jamais montré une telle propension à la violence.
Enfin les soldats arrivèrent, et rapidement le problème fut réglé.
Des dizaines d'hommes et de femmes furent emprisonnés, en attente d'un jugement.
Celui-ci fut long, car en Hérial la loi était encore récente, et notre peuple n'avait jamais imaginé devoir châtier un tel comportement, ne croyant pas qu'il pouvait provenir d'autres que des Valoniens plus prompts à s'affronter.
La condamnation à mort était d'ors et déjà proscrite, car la vie était bien trop précieuse, et les travaux forcés étaient jugés contre-productifs et plus encore comme prenant à d'honnêtes gens un travail leur permettant potentiellement de s'enrichir ou au moins de nourrir leur famille.
L'emprisonnement aurait pu être une solution, mais beaucoup jugèrent ces hommes corrompus par leurs actes, et capables de recommencer à tout moment, et aucune peine d'emprisonnement n'était prévue pour durer plus de dix ans.
Ainsi, comme il était courant de le faire lorsque le cas était jugé trop grave pour un emprisonnement, ils furent bannis.
A l'aide d'une magie si puissante qu'elle en était indéfectible, chacun fut marqué à la joue gauche d'un croissant de lune noire, le symbole des bannis.
Puis ceux qui avaient été marqués et ceux qui voulaient les suivre librement, époux, épouses et enfants, furent envoyés sous bonne escorte vers Al'Karyn. De là on leur ordonna de marcher vers le sud et de ne plus jamais revenir vers le nord.
Ils allèrent par le désert, affrontant de nombreux dangers, beaucoup mourant dans ces sables brûlants le jour et glacés la nuit.
Mais plusieurs d'entre eux survécurent, et par leur combativité parvinrent à faire ce que jamais aucun Hérialien n'avait réussi à faire. Ils traversèrent le désert et découvrirent les falaises de Malthe en 708.
En 709 ils fondèrent Elios, et y vécurent en autarcie durant vingt ans. En 729 trois de leurs descendants, sur qui ne pesait pas la condamnation puisqu'elle n'était pas héréditaire, voyagèrent vers Al'Karyn pour annoncer l'existence de cette ville. Les voyageurs furent accueillis avec tout le confort de la vaste cité, et la nouvelle de l'existence d'Elios arriva bientôt à Than. Ablen Ly'Samel, le successeur de Sybelin Hémani, ordonna aussitôt qu'un des voyageurs soit escorté jusqu'à la capitale pour pouvoir lui raconter tout de cette ville, tandis que les deux autres se voyaient offrir provisions et montures habituées au désert pour leur voyage de retour.
Le jeune homme dépêché à Than y resta près de trois semaines, abreuvant le roi et ses proches des récits d'Elios, puis le monarque décida d'accomplir un voyage jusqu'à la cité maritime pour la découvrir par lui-même et assurer officiellement aux descendants des bannis qu'ils seraient les bienvenus dans le royaume tant qu'ils en respecteraient les lois.
Par ailleurs des traités commerciaux furent établis, et des bateaux en provenance d'Elios furent autorisés à remonter le long de la côte vers le nord-est jusqu'à la crique la plus proche d'Al'Karyn, à partir de laquelle des marchandises pourraient être échangées avec la cité du désert.
Rapidement une ville portuaire vit le jour dans cette crique, nommée Sar-Gamel, et un commerce régulier put ainsi s'établir entre les trois villes.



Evolution du système politique

Tout d'abord il y eut donc Sybelin Hémani, qui bien que dirigeant l'Hérial refusa toujours qu'on lui donne des titres associés à la royauté et ne voulut jamais qu'un portrait officiel ne soit fait de lui, puis il y eut Ablen Ly'Samel, qui fut un grand roi, juste et avisé, assumant totalement ses titres de monarque.
Après lui son fils cadet régna, jugé plus apte par son père alors que l'aîné préférait devenir un grand général comme il l'avait été, puis les descendants de celui-ci se succédèrent.
Hélas, à chaque fois qu'un nouveau dirigeant montait sur le trône, il prenait davantage d'orgueil que son prédécesseur, et nos monarques finirent par être réputés pour ce trait peu glorieux.
En 1004 monta sur le trône Sabael Ly'Samel, dont la volonté de se hisser au rang des dieux auprès de son peuple parvint même à froisser le Conseil d'Al'Karyn, connu pourtant pour sa sagesse et sa patience vis à vis des frasques des rois passés.
Deux ans après son couronnement, il eut de telles exigences lors de sa visite dans la cité du désert que le Conseil décida de lui apprendre la modestie en le recevant comme il aurait reçu n'importe quel voyageur. Naturellement le roi en prit ombrage au point d'entrer dans une terrible colère, et condamna l'ensemble du Conseil ainsi que ceux qui l'avaient potentiellement influencé à l'exil.
Cette décision fut vivement contestée par la ville toute entière, tandis que les courtisans du roi n'osaient rien dire et que même ses conseillers restaient muets.
Quelques heures plus tard, le roi et toute sa suite furent conduits manu militari hors de la ville. Aucun mal ne leur fut fait, mais les portes furent refermées derrière eux, et il fut déclaré qu'ils ne seraient plus reçus tant qu'ils ne seraient pas plus humbles et ne se seraient pas excusés pour leur comportement odieux.
Cela n'arrangea pas la colère du roi, qui se jura de raser cette ville de rebelles. Il fit envoyer des dépêches à Than, ordonnant le rassemblement d'une armée en vue d'écraser la cité désormais haïe.

A la capitale une grande perplexité s'installa suite à cet ordre stupéfiant. D'autant plus que, à l'insu du roi, l'un de ses conseillers avait envoyé ses propres messagers raconter ce qui s'était réellement produit.
Le frère cadet de Sabael, Rimelin, se révéla alors d'une grande sagesse et d'un grand courage face à l'autorité du roi. Bien que son titre de prince ne lui accorde qu'un pouvoir symbolique, il prononça devant les hauts dignitaires restés à la capitale une série de discours s'étendant sur plusieurs jours, qui finirent par les convaincre. Il s'agissait avant tout de ne pas engager une guerre inutilement, mais également de ne pas risquer de perdre définitivement la cité. En effet à Al'Karyn se trouvaient traditionnellement deux mages spécialisés dans la manipulation de l'eau et du sable, et ces mages étaient capables d'assécher les oasis si la ville risquait d'être perdue. Ainsi nul n'était tenté d'asservir Al'Karyn sans disposer d'un artefact suffisamment puissant pour contrer la magie de ces puissants sorciers, et un tel objet n'avait jamais été découvert à la connaissance de la famille Ly'Samel.
De plus Rimelin et ses partisans souhaitaient vivement réformer le système monarchique, afin de le rendre plus digne de l'Hérial qu'il ne l'avait été lors des derniers règnes.
Un message officiel fut ainsi envoyé au roi, dans lequel la cité de Than déclarait son soutien à celle d'Al'Karyn.
Sabael, fou de rage devant ce qu'il estimait être de la haute trahison, rentra immédiatement à la capitale. Ce fut une erreur stratégique, puisqu'il y fut mis aux arrêts sous motif de trouble de l'ordre public, une insulte terrible aux yeux d'un monarque tel que lui.

Suite à cela, le 25 du deuxième mois de l'hiver 1006 Rimelin Ly'Samel monta sur le trône . Aussitôt il fit convoquer tous les hommes sages et cultivés du royaume pour discuter de l'avenir de la monarchie, y compris ceux d'Al'Karyn, leur transmettant ses excuses pour les troubles causés par son frère.
Les discussions prirent des mois, entrecoupées de votes et de temps de réflexion, mais enfin un nouveau modèle fut décrété, qui perdura durant près de deux siècles.
Premièrement, lorsqu'un roi devrait céder la place à un autre, chacun de ses enfants serait autorisé à passer différents examens de candidature à la succession, et celui qui obtiendrait le meilleur résultat serait désigné roi ou reine, peu importe son ordre de naissance.
Deuxièmement tous les trois ans le monarque devrait passer un test d'aptitude intellectuelle afin de s'assurer qu'aucun ne resterait sur le trône sans en avoir les compétences. S'il échouait et qu'aucun de ses enfants n'avait atteint sa majorité, son époux ou son épouse était autorisé(e) à passer un examen spécial pour assurer la régence jusqu'à ce que les enfants soient en âge de concourir.
Troisièmement, un contre-pouvoir fut instauré, et son siège fut naturellement à Al'Karyn. Si la cité jugeait un ordre émanant de l'autorité du monarque inacceptable, elle avait désormais le pouvoir d'y opposer son veto. Dans ce cas toutes les villes de plus de deux mille habitants seraient appelées à se prononcer en faveur ou en défaveur de la décision royale, et si dans un délai d'un mois la majorité était en sa défaveur, elle serait révoquée.

Bien entendu ces trois points principaux furent associés de nombreux textes législatifs leur donnant un cadre strict par la prévision de divers cas de figure, mais le principal se trouvait là.
Ainsi les hommes n'étaient plus les seuls à pouvoir diriger le royaume, à l'instar de la Valonie, les enfants étaient considérés sur un pied d'égalité pour la succession pourvu d'être majeurs, et le roi pouvait exceptionnellement être remis en question, et devait rendre des comptes à son peuple sur ses capacités intellectuelles.
Ce système totalement novateur valut à l'Hérial un regard parfois scandalisé de la Valonie et de l'Occinaru, la monarchie étant un droit divin que le peuple n'était pas censé remettre en question, mais l'Hérial s'était toujours vantée d'être un royaume progressiste et donnant à chacun une chance de s'exprimer, si bien que notre population célébra cette nouveauté sans se préoccuper de ce qu'en pensaient ses voisins.
Ce fut à partir de ce jour, le 30 du deuxième mois de l'automne 1007 précisément, qu'à Al'Karyn il y eut des princes et non plus un seul conseil dirigé par un représentant du roi.
Ces princes règnent sur l'ensemble du désert de Shaural, à condition bien sûr d'y appliquer les lois régionales dictées par le conseil de Than.



L'empire d'Occinaru

Depuis longtemps nous faisons du commerce avec l'Occinaru, bien plus qu'avec la Valonie, qui reste un pays très fermé, probablement à cause de sa séparation naturelle par l'Altla qui limite les échanges culturels.
En effet le principal du commerce vers la Valonie se situe en deux points, une ville portuaire à l'endroit où le Naël se jette dans l'océan, et la passe du Raldahir, bien plus difficile d'accès cependant. L'Occinaru par contre dispose d'un accès bien plus facile par la jonction des plaines aux Mouths et de la vallée d'Harmonire, et le royaume s'est toujours montré intéressé par notre commerce unique.
Outre le commerce, une tradition s'est instaurée depuis le VIIIème siècle concernant les échanges d'étudiants, Than accueillant tous ceux désirant atteindre de hauts niveaux en science ou en arts littéraires, et Oxian ayant particulièrement développé ses établissements d'études administratives et militaires.
Bien entendu plusieurs conflits nous ont opposés tant aux Occinariens qu'aux Valoniens, chacun tantôt perdant tantôt gagnant quelques territoires, mais depuis l'an 1052 jusqu'à l'an 1195 il semblait que les tensions étaient amenées à disparaître et que chacun cesserait de tenter de gagner en superficie.
Hélas ce calme cachait peut-être chez nos voisins du nord la préparation d'une grande campagne, et hélas encore cette préparation se révéla dévastatrice par la suite.

En 1194 Maren Den Vanel succéda à son père, et du point de vue des royaumes étrangers il sembla d'abord mener une politique similaire.
Cependant, disant vouloir renforcer les liens entre nos deux royaumes, il souhaita épouser une Hérialienne, et naturellement n'ayant aucune raison de refuser nous acceptâmes sa délégation. Le roi séjourna à Than près de deux semaines, durant lesquelles des jeunes femmes, toutes volontaires pour cet échange culturel d'un genre nouveau, lui furent présentées.
Avelina Ly'Melen, une Cathaliane cultivée et réputée d'une haute intelligence, remporta la préférence du roi, et avoua volontiers qu'il avait su la séduire par certaines de ses qualités.
Peu après, au printemps 1195, leurs noces furent célébrées et Avelina quitta l'Hérial pour se rendre à Oxian avec son époux.
Hélas cette union fut de courte durée. La jeune femme mourut six mois plus tard, des suites d'une maladie s'étant déclarée en Occinaru, laissant le monarque veuf et sans enfants. Les traités commerciaux scellés à l'occasion de cette alliance ne furent pas rompus, mais de nombreux Hérialiens se demandèrent pourquoi Avelina, pourtant en bonne santé à son départ d'Hérial, n'avait pu être soignée par les médecins d'Oxian. Certes ces derniers n'avaient pas aussi bonne réputation que dans nos contrées ou celles de Valonie, mais pour autant les médecins royaux devaient en théorie être plus compétents.

Peu de temps après la mort d'Avelina Ly'Melen, on vit les troupes de l'Occinaru se masser à nos frontières. Elles ne semblaient en aucune façon avoir des intentions agressives, mais pour autant ce déploiement de soldats ne put que nous inquiéter. En vertu des accords et de la paix durant depuis 1052 nous envoyâmes une délégation pour nous enquérir des raisons de ce déplacement militaire massif.
Les intentions du roi Maren Den Vanel furent bientôt claires. Il souhaitait traverser l'Altla à son point le plus étroit et investir la Valonie depuis le sud jusqu'au nord.
Cette volonté nous fit frissonner d'effroi. L'Occinaru avait toujours eu de plus nombreux conflits, et plus cuisants comme lors des affrontements des marais d'Ystentrigues, avec la Valonie, mais jamais elle n'avait projeté une attaque aussi massive, ni organisée de telle façon qu'elle les envahirait par un point qu'ils n'auraient de prime abord pu soupçonner.
D'abord il fut évident pour nous que nous ne pouvions accepter de laisser les troupes d'Occinaru passer par notre royaume pour cette invasion. Nous n'avions aucune raison de chercher querelle à la Valonie, notre commerce avec elle était faible mais dégageait néanmoins des bénéfices que nous n'avions aucune raison de faire cesser.
Ce fut alors, comme nous nous dirigions vers un refus concernant le libre passage des troupes occinariennes, que le ton changea du côté de l'Occinaru. On nous fit de plus en plus clairement comprendre que si l'Hérial n'était pas disposée à coopérer il faudrait qu'elle se batte, et qu'au lieu de devenir un allié sous la protection du royaume du nord elle serait une gêne qu'il faudrait traiter comme telle.
Nous considérâmes alors les troupes massées à nos frontières, les nôtres dispersées dans le royaume à divers points stratégiques, et bien sûr le fait que l'Occinaru avait toujours donné à son aspect militaire une importance telle que son armée dépassait la nôtre, tant en hommes qu'en moyens matériels.
En d'autres mots, si nous ne cédions pas à la demande de l'Occinaru, le nôtre sombrerait dans une guerre dont l'issue serait probablement fatale. Après avoir mis nos villes à feu et à sang, tué nos fils et filles, le royaume du nord asservirait les survivants, remplacerait nos dirigeants par les siens, et ferait de l'Hérial une province de l'Occinaru.
Alors, le cœur lourd, nous acceptâmes de laisser les troupes occinariennes franchir notre frontière et se déplacer vers l'Altla.
Le roi Maren Den Vanel se montra généreux en retour, mais si l'or et les biens qu'il offrit ne furent pas refusés c'est avec amertume que nous les acceptâmes.
Ce trésor, ainsi qu'une part du bénéfice réalisé par les routes commerciales que sécurisait l'armée occinarienne, furent mis de côté, en prévision de l'aide que nous comptions apporter aux victimes valoniennes de la guerre à venir.

Suite à cet accord, et en particulier à l'assaut du printemps 1198 contre le fort d'Abnasol en Valonie, de nombreux jeunes gens, ne pouvant accepter notre choix de sauvegarder le plus grand nombre au détriment de nos voisins, se jetèrent à l'est pour aider les fiers guerriers menacés par l'Occinaru.
Certains, il est vrai, y trouvèrent des raisons de s'enrichir, luttant pour eux mais non sans promesse de biens, de terres et de titres, et parfois même d'esclaves.
La Valonie résista courageusement, et la guerre fit des ravages durant pas moins de six ans.
Durant ces six ans notre pays fut de plus en plus envahi par l'Occinaru, bien que les choses se déroulent pacifiquement, hormis quelques altercations dues à des soldats trop sûrs d'eux, la plupart du temps dédommagées par l'Occinaru.
Puis, malgré les maigres espoirs de certains d'entre nous, la Valonie fut vaincue.
Ce fut un jour terrible, et tandis que les Occinariens sur notre territoire fêtaient la victoire de leur pays nous eûmes l'impression d'être à l'origine du deuil de tout un pays malgré notre préférence pour la paix et le commerce.

Désormais, sous prétexte d'honorer sa promesse de protection, l'Occinaru tient en permanence sur notre territoire des groupes armés, surveillant les routes commerciales principales, stationnant près de nos grandes villes. Ce sont parfois seulement de petits groupes d'une dizaine de soldats, pas assez pour représenter une réelle menace, mais ils nous rappellent que malgré notre liberté et notre statut de royaume sous la protection de l'Occinaru, cette protection pourrait à nouveau se changer en menace, voire en guerre si nous tentons de les renvoyer chez eux.
Déjà dans de nombreuses villes des Occinariens s'installent comme s'ils étaient chez eux, et je sais que certains convoitent des places aux conseils des cités. Je crains qu'un jour l'Occinaru exige un siège dans chaque ville, en vertu de nos accords de coopération.



Cathalia

A l'origine Cathalia était un village paisible, et il se développa lentement, sans vagues, ses habitants vivant principalement de l'agriculture, de l'élevage et des activités leur étant liées. Puis, vers 821 elle commença à prendre de l'ampleur, se servant de sa proximité avec les bois de la forêt d'Yspagon et la Jabera pour s'enrichir, servant de plaque tournante aux commerces affiliés mais aussi transformant le bois pour le rendre plus facilement transportable ou en faire des objets tant pour ses habitants et ceux vivant dans la campagne environnante que pour les exporter à Than et Pépire.
Son développement lui donna donc une certaine importance, qui atteignit son apogée en 953.
Suite à cela elle cessa de croître mais conserva son importance au fil des siècles, même si une épidémie la toucha particulièrement en 1021, décimant près de la moitié de sa population, et si elle paya un lourd tribu à la guerre qui eut lieu entre l'Occinaru et l'Hérial entre 1048 et 1052.
Mais à partir de 1078, Cathalia commença à développer une croyance unique sur la partie civilisée du continent, celle d'un dieu unique, au contraire de tous les autres continentaux qui croyaient en plusieurs dieux, parfois même en de petits dieux locaux, proches des Gardiens.
Au début seule une petite partie de la population s'intéressa à ce culte du dieu unique, mais il s'agissait d'une population influente, et de plus en plus se répandit cette croyance.
Les lieux de culte dédiés aux divinités habituelles furent délaissés, et ils érigèrent bientôt un sanctuaire dédié à ce nouveau dieu, censé être le seul en qui il fallait croire.
La reine d'alors, Vanilia Ly'Samel, était une femme préférant la conciliation à l'affrontement, et elle se rendit sur place pour constater les faits en 1082, alors qu'elle était au pouvoir depuis cinq ans. Elle jugea que bien qu'étrange cette croyance ne représentait pas une menace directe pour la population d'Hérial, et que si les dieux devaient s'offenser ils frapperaient avant tout la ville d'où provenait ce culte.
Ainsi une période de dix ans fut établie, durant laquelle les environs resteraient en observation sans qu'on ne tente d'influencer les Cathalians dans leur choix.
Force fut de constater au bout de ces dix ans que si quelques drames s'étaient produits ils n'étaient pas différents de ceux qui avaient pu arriver dans d'autres villes.
Ainsi, pourvu de jurer de ne pas chercher à étendre sa religion, Cathalia fut libre de la mener comme elle l'entendait, à condition bien sûr de n'empêcher personne de prier les dieux plus habituels.

Longtemps on ne prêta qu'une attention modérée à cette spécificité de Cathalia, mais en 1149 une prédiction y fut faite, qui si dans l'instant fut seulement classée parmi tant d'autres comme invérifiable, se révéla exacte un an plus tard, durant l'automne 1150.
La prédiction avait annoncé l'émergence d'une nouvelle terre, et une nouvelle terre émergea, signalée par un commerçant naviguant entre l'Hérial et la Valonie. A l'ouest une île était née, visible depuis les côtes valoniennes, comme le grand prêtre du dieu unique l'avait clairement annoncé.
Suite à cela le culte fut regardé avec plus de respect, et on se demanda s'il ne priait pas un dieu supérieur, capable de prouver sa suprématie de façon saisissante.
Pendant quelques temps, de nombreuses personnes influentes eurent un regain d'intérêt pour cette foi, intéressées par son pouvoir de prédiction. Mais il s'avéra vite que si le dieu unique existait bel et bien il ne s'intéressait pas aux intérêts individuels, et ne faisait pas de miracles sur commande.
Après quelques années d'engouement Cathalia redevint paisible.



Lettre accompagnant ce texte

Mon très cher frère,
Je sais que ton fils n'a encore que deux ans et qu'il est encore loin de pouvoir comprendre une telle histoire, mais je tenais à l'écrire pour lui, car j'ignore ce qu'on dira de notre pays lorsqu'il sera en âge de comprendre ces événements, ce qu'il pourra penser de moi, Général hérialien qui n'ai pas su opposer ma voix lors de la décision de laisser les Occinariens franchir notre frontière avec leur armée.
Serai-je alors considéré comme un traître ou comme un homme sage ? L'histoire peut être écrite par n'importe qui, mais seuls les vainqueurs peuvent diffuser leur version de sorte à ce que la majorité y croie.
Après la naissance du petit Alexandre j'ai longuement réfléchi à ce que je devais faire. Déjà depuis la chute de la Valonie la honte ne quitte que peu mon cœur, même si je sais que nos voix ont sauvé nombre d'entre nos frères et sœurs, et peut-être, sûrement, ta vie et la mienne, et que sans elles Alexandre n'aurait peut-être pas vu le jour.
Ma décision est prise, je pars dès demain matin pour le désert de Shaural. La cité d'Al'Karyn est encore libre de toute influence occinarienne, même si j'ignore combien de temps elle le restera, peut-être ce désert sera-t-il le dernier à rester réellement hérialien.
J'emporte avec moi des souvenirs qui me sont chers, des biens en suffisance pour les besoins du voyage et mon établissement là-bas, mais tout le reste t'appartient désormais, et tu trouveras ci-joint un document officiel l'attestant.

Par ailleurs l'histoire d'Hérial est bien plus dense que ce que j'ai pu écrire, mais je ne voulais pas surcharger ton fils, alors, s'il te plaît, peux-tu lui parler également, de ma part, des points suivants :

  • Notre ancêtre, Marsin Ly'Tyrel, premier homme à monter une expédition vers les Terres Oubliées en 768. On ne le revit jamais, mais qui sait, peut-être une branche de notre famille vit-elle là-bas ! Je suis certain que l'histoire de cette expédition lui donnera à réfléchir et le fera rêver d'aventures extraordinaires.
  • La grande tempête du désert en 1082 : Des récits comme Al'Karyn, la ville sous le sable en parlent merveilleusement bien, avec des descriptions magnifiques. Je suis certain qu'il retiendra son souffle devant cette histoire bien réelle, cette tempête a tout de même duré plus de six jours et a enseveli plus de la moitié de la ville, en plus d'assécher temporairement deux de ses oasis. J'espère en apprendre plus à la grande bibliothèque d'ailleurs.

[...]
Ton frère qui t'aime, Joen.
 

Histoire hérialienne

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